« C’est la crise ». « C’est une catastrophe ». « Comment pourra-t-on s’en remettre ? ». Ces phrases vous parlent ? Je crois que cela fait partie du bruit qui nous entoure actuellement… et bien qu’on puisse en avoir l’impression, ce n’est pas la première fois que ceci nous arrive. Et vous savez-quoi ? Ce n’est pas la dernière non plus. Je ne parle pas forcément du Covid-19 en tant que tel, mais de l’inconnu, de l’effarement, de la peur. La peur, comme la colère, nous font perdre tout sens commun. Mais qu’est-ce qui fait justement que cette stupeur soit si furtive chez certains et paralysante chez d’autres ? Le degré de résilience. Voyons comment développer sa résilience pour rebondir, même en temps de crise.
Cette capacité à traverser les épreuves, continuer à construire que ce soit dans un environnement hostile ou propice. C’est cela la résilience. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si c’est le nom qu’a choisi notre président pour l’opération militaire pour accompagner les français pendant le confinement.
Reconnaître la résilience
Derrière la notion de résilience se cachent de nombreuses notions, toutes liées à la résistance, plier mais ne pas casser, rebondir, réajuster le tir, continuer à fonctionner même quand certains éléments manquent. Bref : continuer de vivre. Or vivre, c’est mûrir et grandir.
« La résilience, c’est l’art de naviguer dans les torrents », Boris Cyrulnik.
J’ai commencé ma carrière dans la finance en 2009, en plein milieu de la crise des sub-primes. Du « jamais vu », et je me rappelle très bien cette impression que ça n’en finirait jamais. Comment les entreprises pourront-elles se remettre d’une telle claque ? La crise financière a fait beaucoup de victimes. Entreprises qui ont dû mettre la clé sous la porte, licenciements… des secteurs d’activités entiers ont été sinistrés. Rien ne sera jamais comme avant. Et c’est vrai, cela n’a plus été pareil. Cela a aussi été l’opportunité d’assainir la gestion de leur entreprise :
- Identifier les dysfonctionnements et les sources de pertes (de temps ou d’argent) au sein de l’entreprise
- Recentrer la « culture cash » à tous les niveaux de l’entreprise. C’est-à-dire sensibiliser chaque métier de l’entreprise sur son rôle dans génération de trésorerie de l’entreprise
- Améliorer et optimiser les processus pour une prise de décision plus éclairée et plus efficace
- Focaliser les efforts sur l’investissement et la création de valeur ajoutée, pour se démarquer et assurer la pérennité de son activité
- Faire le point aussi sur son parcours professionnel et la cohérence avec ses aspirations de vie
Et ce ne sont que quelques exemples d’apprentissages qui me viennent.
Apprentissage et résilience vont de pair.
La clé de la résilience est là : pendant l’épreuve, tout en vivant la palette d’émotions dont je parlais plus haut, c’est d’avoir cette certitude que j’en sortirai avec une meilleure connaissance de moi et plus d’expérience de la vie.
On peut se dire qu’on ne se remettra jamais d’une rupture ou d’un licenciement. Ou se dire que oui, on est sous le choc de cet événement, qu’on n’arrive pas encore à imaginer à quoi notre vie va ressembler… mais que statistiquement il est peu probable que cet état dure indéfiniment : je finirai par trouver une solution !
Les personnes les plus admirées dans le monde sont souvent celles qui ont su rebondir suite à des traumas de la vie. Donc on peut soit se dire « mais c’était facile pour elles car…. » (et se victimiser donc) ; ou alors s’inspirer de leur parcours : si il.elle a pu faire ça, je saurais trouver la force aussi.
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Pas une méthode coué
Et qu’on soit bien clairs ; compter sur sa résilience, avoir cette certitude que l’on s’en sortira, n’a rien à voir avec la méthode Coué « je vais bien, tout va bien ».
Bien au contraire ! Pour rebondir, corriger le tir, continuer à fonctionner ou construire dans un contexte défavorable voire hostile, il faut être sacrément conscient de ce qui se passe exactement.
En effet, comment envisager quoique ce soit si je fais abstraction de la réalité ? Deux extrêmes sont possibles dans cette optique d’ailleurs. D’une part, on a le super optimiste qui se dira que ça ira bien d’une manière ou d’une autre et se repose intégralement sur la chance. A l’inverse, on trouvera le cynique/pessimiste qui crie sur les toits que c’est la galère et que c’est toujours pareil, tous pourris, aucune chance de s’en sortir et de toute manière on-va-tous-mourir !
La résilience est un grand atout pour rebondir car elle synthétise plusieurs compétences de savoir-être et de savoir faire très utiles qui sont à l’opposé de la passivité.
Elle consiste à comprendre les tenants et les aboutissants de la situation, ce qui inclue ses émotions, pour faire preuve à la fois de lâcher-prise (sur ce que je ne maîtrise pas) et de détermination (sur ma zone d’influence).
Je me doute que combiner lâcher-prise et détermination peut sembler contradictoire mais c’est justement selon le degré de subtilité avec lequel on maîtrise cet équilibre que notre résilience sera plus ou moins forte.
Le lâcher-prise implique d’accepter, prendre acte de ce qui est, du contexte, et de le prendre comme point de départ. Uniquement là, on pourra distinguer ce qui dépend de nous et de notre libre-arbitre… ou pas !
Par exemple, en ce moment nous vivons confinés et le Covid-19 fait des victimes partout dans le monde. Et bien que cela m’attriste et m’inquiète, c’est un fait et je n’y peux rien, du moins dans son ensemble.
La résilience appliquée au Covid-19
Est-ce que je m’inquiète en plus de la crise économique en plus de la crise sanitaire ? Oui, surtout quand je vois de nombreuses entreprises geler tous leurs investissements et leurs projets… Ou de même des solopreneurs qui ne facturent plus leurs services par « solidarité » … Ou encore des particuliers qui reportent sine die tous leurs projets.
Bien sûr qu’en période de baisse des revenus des arbitrages sont à faire pour garantir sa sécurité financière. Mais voici la question que je pose : les coupes budgétaires réalisées à ce jour le sont-elles suite à l’élaboration d’une stratégie visant à réajuster la trajectoire au vu du nouveau contexte ou justement JUSTE PAR PRÉCAUTION, au cas où la crise se confirme, ou plus précisément par peur ?
Car la peur est la plus mauvaise conseillère en matière de décision stratégique. Tout ceci mit bout à bout risque très probablement d’accélérer la survenance ou la profondeur de la crise économique. Ce sera la sujet de la prochaine chronique d’ailleurs : les erreurs fréquentes, basées sur la peur en temps de crise, qui sabotent la construction à long terme.
Il n’empêche, c’est mon point de départ.
Ce que je ne peux pas faire : me déplacer, rendre visite à mes proches, aller aux séminaires de formation ou salons que j’avais prévus, ou encore analyser toutes les entreprises pour dissuader d’annuler les investissements qui pourraient être maintenus. Par exemple.
Ce que je peux faire : rester chez moi pour contribuer à limiter la propagation du virus, cultiver ma sérénité pour créer un climat apaisant chez moi (pas de chaîne d’info par exemple, je me lève plus tôt que d’habitude pour avoir du temps pour moi dans le silence, ce qui est impossible avec 2 enfants de 4 et 6 ans) ; continuer à me former à distance, à coacher mes clientes, à échanger avec ma communauté ; Maintenir la ligne stratégique de mon entreprise et travailler sur mon offre d’accompagnement signature.
Finalement, je me rends compte que je suis loin d’être sans ressources ou complètement impuissante.
Et ça, c’est bon de se le rappeler en période d’incertitudes ! De même, se remémorer des périodes difficiles ET comment on s’en est sorti peut aussi s’avérer revigorant !
Cela me permet de canaliser mon énergie vers un cap constructif. Et c’est non seulement bénéfique pour moi, mais pour tous ceux qui seront en interaction avec moi aussi. D’ailleurs c’est pour cela que le leadership et la résilience sont des notions intimement liées.
Alors pour récapituler, comment on fait pour faire appel ou renforcer sa résilience en période d’incertitude ou de crise ?
4 étapes pour muscler sa résilience en période de stress
La résilience n’est pas un package que l’on a à la naissance ou pas. Bien que chaque personne parte avec son propre bagage, cette aptitude se travaille en mettant en oeuvre la neuroplasticité : la capacité de notre cerveau à établir des connexions au fur et à mesure des expériences que nous vivons. Si la résilience se travaille au long cours, ce sera pendant les moments de stress ou de peur qu’il faudra la mobiliser. Voyons comment :
#1 Être pleinement à l’écoute de ce que l’on ressent, notamment en utilisant la pleine conscience. La méditation est par exemple un excellent moyen d’être pleinement présent à ses sensations et identifier ses émotions. Est-ce de la peur ? De la colère ? De la confusion ? etc…
Quand on traverse une période douloureuse, crise, stress, problème familial… il est normal de ressentir tout un panel d’émotions vives, souvent entre-mêlées ce qui rajoute à la confusion. Et la résilience n’a rien à voir avec le fait de ne pas vivre ces émotions. Au contraire, plus on les repousse, rejette ; plus elles nous reviendront en pleine face au moment où on s’y attendra le moins (et en général le plus mal choisi).
#2 Identifier les faits, rien que les faits. Notre cerveau a tendance à créer une réalité virtuelle autour de nous, à interpréter tout ce qui nous entoure. Sauf que l’on prend comme des Vérités des croyances ce qui limite notre champ d’intervention.
S’obliger à faire preuve de pragmatisme et d’analyser la situation. Ne serait-ce qu’en faisant une liste ; et de s’interroger à chaque fois si c’est une observation de ce qui est, ou un jugement de ce que je crois qui est.
Exemple : C’est la pénurie, pleins de rayons de supermarchés sont vides !
Vs. Certains rayons de certains supermarchés sont vides.
Voyez-vous la différence ?
#3 Mettre à jour (ou élaborer) son SWOT personnel. Vous le savez, à une situation donnée plusieurs réactions sont possibles. Cette multitude dépend de ce qui fait l’unicité de chaque personne justement : sa personnalité, ses croyances, ses valeurs, et ses compétences tant dans le savoir-faire que le savoir-être.
Ainsi, cartographier ses domaines de Forces (Strengths) et de Faiblesses (Weaknesses), d’opportunités (Opportunities) et menaces (Threats) dans le contexte d’une situation donnée va permettre d’évaluer les faits à la lumière de ce qu’on sait déjà faire, et des zones qui sont plus fragiles. Et permettre de décider des actions pour les compenser comme nous allons le voir juste après.
#4 Ecrire noire sur blanc les actions ou intentions qui vont nous être utiles. S’il s’agit d’une situation très concrète, une perte d’emploi par exemple, il s’agira plutôt d’une liste d’actions à mettre en place pour retrouver un emploi ou faire le point sur son projet professionnel.
Mais cela s’applique aussi à une situation plus émotionnelle comme le confinement que nous vivons actuellement : utiliser le journaling pour extérioriser et structurer son flot de pensées, rédiger des affirmations ou poser ses intentions. Tout ceci permet d’aider son cerveau submergé par les émotions et le flot d’informations à prendre de la hauteur.
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J’espère que ces pistes de réflexions et de mises en actions vous seront utiles pour naviguer entre l’incertitudes, l’inquiétudes et les belles choses qui continuent aussi d’arriver.
Car la vie c’est bien cela, cette implacable capacité à créer du bonheur au milieu du malheur, ou inversement. Il convient de garder l’œil ouvert pour ne pas sous-estimer la difficulté et la traverser, et attraper au passage tous les instants de joie qui s’offrent à nous. Alors dites-moi, comment vivez-vous cette période d’incertitudes ? Répondez-moi en commentaires 🙂
Vous pouvez aussi prendre Rendez-vous directement avec moi pour faire connaissance et discuter de vos projets, et des solutions que nous pourrions envisager pour les concrétiser !
Article intéressant Moi, pour le moment, je passe par quelques phases d’angoisse, mais dans l’ensemble, je gère plutôt bien C’est la phase suivante qui fait peur… Car la résilience, ça sera pour après quand cette phase là sera passée et qu’il faudra se reconstruire…
Merci Emma pour ton partage, et vraiment heureuse que tu arrives à gérer dans l’ensemble 🙂 Au final, sans t’en apercevoir tu mets déjà en oeuvre tes capacités de résilience, et c’est grâce à cela que tu pourras continuer à construire une fois la crise (plus ou moins) passée. Le temps ne s’arrête jamais 🙂