Chronique #11
Le coaching est hype depuis quelques années, est-ce juste un effet de mode ? Tout le monde peut s’auto-proclamer coach. A tort ou à raison. Aussi sans surprise, et parce que c’est normal de s’inquiéter pour ses proches, j’ai souvent entendu au sujet de mon projet de lancer ma propre structure de coaching : tu penses que ça va marcher ? Tu ne crois pas que ce n’est qu’une mode passagère ? Avec tous les charlatans sur le marché, tu n’as pas peur d’y être assimilée ? Oui aussi… mais je n’en pense pas moins que le coaching est plus qu’un simple effet de mode mais une vraie lame de fonds.
Ces questions je me les suis moi-même posées avant de me lancer bien sûr. Et finalement je me suis dit qu’elles n’avaient pas lieu de m’inquiéter ou de m’empêcher de me lancer. Cela ne veut pas dire que je n’ai aucun doute hein, mais j’ai réalisé que ceux-ci en particuliers sont de l’ordre de la croyance, dont nous avons parlé dans la Chronique #10 sur les croyances limitantes, et ne me sont absolument pas utiles. Pourquoi ces doutes ne sont-ils pas opportuns ? Après réflexion, j’ai fait le constat que dans tous les métiers sans exception, réglementés comme médecin ou avocat, ou non, il y a des pointures, des « sans plus », des nuls et aussi des pourris… et d’ailleurs le tarif n’est pas toujours un bon indicateur de la qualité du professionnel.
D’où vient la « mode » du coaching ?
Après 32 ans de vie commune avec moi-même, je commence un peu à me connaître, et je me suis rappelée quelque chose de fondamental à mon sujet : c’est dans mes gènes, quoique j’entreprenne, je le fais toujours de mon mieux et plus encore ; et les gens le savent. Donc je n’ai pas à avoir peur de la « réputation » de ce métier, qui a en plus tant à offrir ! Ma certification, très pratique et orientée terrain m’a tout de suite soumise à ma propre définition de ce qu’est le coaching. Et je fais partir de ceux et celles qui sont convaincus que le meilleur moyen d’apprendre, c’est le partage… et quelle meilleure plateforme de partage qu’un blog ? Ce sera donc le thème de cette chronique : finalement le coaching c’est quoi et pourquoi est-ce que ce son essor n’est pas juste un effet de mode.
De la compétition sportive…
Le coaching est né dans le courant des années 70 aux Etats-Unis et au Canada (d’où sont d’ailleurs originaires les fondateurs de l’organisme où je me forme).
Les débuts du coaching que l’on pourrait qualifier de « 1ère génération » sont issus du milieu sportif. Le joueur de tennis Timothy Gallwey a développé une méthode (Le jeu intérieur) d’entraînement qui alliera l’entraînement physique à la préparation mentale, inédite jusqu’alors.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on associe assez spontanément le coaching au sport. Mais vous l’aurez compris, le coach sportif ne s’intéressera pas qu’à la pratique du sport – ce qui serait plutôt le rôle de l’entraîneur – mais à toute la personnalité du sportif, son état mental, ses motivations, ses peurs, etc… afin de l’amener à être dans les meilleures dispositions possibles pour maximiser sa performance. Ce ne sont pas toujours les plus forts (physiquement) qui gagnent non ?
… vers le coaching business…
Les résultats incontestablement efficaces dans le monde du sport ont rapidement intéressé celui de l’entreprise. L’essor des échanges, de la consommation et des avancées technologiques ont rendu le business extrêmement véloce, volatile, et complexe. Et je pense qu’on est tous d’accord pour dire que cette tendance n’est pas près de s’arrêter.
D’une certaine manière, je pense que l’on peut aisément faire l’analogie entre le sportif de haut niveau, et le cadre dirigeant ou le chef d’entreprise. Ces derniers se doivent de motiver et inspirer leurs équipes. Or ils n’ont pas toujours de référent à qui demander de l’aide ou du conseil, doivent prendre rapidement des décisions aux enjeux inédits et bien sûr dans un contexte de charge de travail élevée. Le coaching business est très ancré en Amérique du Nord depuis une quarantaine d’années ; et même s’il est plus jeune en France, cela commence à devenir une alternative régulière à la formation.
… au life coaching
Et je pense que c’est justement l’enchevêtrement entre nos vies personnelles et professionnelles – rappelez-vous le blurring – qui ont ouvert la porte au coaching de 3è génération, le Coaching « de vie ». Cette tendance est concomitante à l’essor du développement personnel.
Aussi, plutôt que de décrier ceux qui se lancent dans le business du développement personnel par « opportunisme », je salue plutôt cet engagement face à un besoin, réel. Combien de professionnels du bien-être pour toute une population ? Pas assez c’est certain ! Cela n’empêche bien sûr pas du tout de garder un œil critique et avisé sur les offres proposées (pourquoi je n’arrive pas à marcher dans un « devenez millionnaire en 2 mois ?! »).
Je crois d’ailleurs que ce fut ma plus belle surprise en mettant les pieds dans le plat du développement personnel. Pour un « charlatan », j’ai rencontré (virtuellement ou in real life) des dizaines de personnes bien-intentionnées, passionnées par l’humain et bienveillantes. De quoi vraiment vous réconcilier avec l’humanité !
Ce que le coaching n’est pas
Pour revenir au coaching, cela reste souvent une activité perçue comme un peu nébuleuse, floue ; ce qui peut alimenter une relative méfiance. On a souvent peur de ce que l’on ne connaît pas. Aussi, voici un petit tour d’horizon rapide de ce que le coaching n’est pas :
- Le coaching n’est pas une psychanalyse ou une thérapie. Ces dernières abordent plutôt le pourquoi, les pensées, comprendre son passé, pour éventuellement mieux l’accepter dans le présent. Tandis que le coaching, si bien sûr il prend en compte les traumas et grands évènements marqueurs de notre vie et de qui nous sommes, se tourne résolument vers le futur, par de la mise en action, concrète. Ce qui peut avoir un effet thérapeutique en revanche !
- Le coaching n’est pas du consulting. Le coach n’est pas un expert, et n’a (surtout) pas à donner de conseil. Bien qu’il ne soit pas si évident à pratiquer – on est tous un peu sauveur – j’adore cette approche. Car elle part du principe que le meilleur expert, c’est le coaché lui-même. A l’intérieur de lui/elle, toutes les solutions sont déjà là, et attendent d’être débusquées ! Personne ne sait mieux que vous, vos besoins, vos limites, vos ressources, vos fragilités… personne d’autre non plus ne peut dire ce qui est mieux pour vous ou ce qui vous rendrait heureux. Cela n’empêche pas d’avoir besoin d’un regard extérieur, d’un coup de pouce, pour organiser et assembler le puzzle des pensées !
- Le coaching n’est pas non plus de la formation ou du mentorat. Il n’y a pas de rapport de subordination, le coaching part sur une relation d’égal à égal, où chacun vient avec ses connaissances et compétences, et va s’apporter ce qui est convenu. Le coach apporte le processus du coaching, le coaché apporte ses compétences pour mettre en œuvre son projet, son besoin.
Coaching = accompagnement
Bon ok, alors le coaching c’est quoi ?
Voici ma définition du coaching. Peut-être sera-t-elle amenée à évoluer avec le temps. Mais aujourd’hui, avec mon état d’être, mes connaissances et ce que j’envisage, voici comment je définis le coaching :
Le coaching, c’est de l’accompagnement. Je fais confiance à mon client, mon coaché, en sa capacité à trouver des solutions et à se mettre en action. Je ne suis là que comme un outil dans toute ce processus et, personnellement, je trouve cette posture incroyablement gratifiante, d’assister à l’épanouissement de quelqu’un ou à l’aboutissement de son projet. Cela ne peut pas être juste un effet de mode passager.
|A lire : mon top livres et podcasts de développement personnel |
Je suis fascinée et passionnée par les projets des gens, en particulier si eux-mêmes sont des passionnés.
J’ai eu la chance, durant mes 10 ans de carrière, de côtoyer des centaines de chefs d’entreprise et de cadres dirigeants qui m’ont faite découvrir des secteurs qui m’étaient totalement inconnus avec une telle flamme que leur passion était forcément communicative. Je crois qu’il s’agit de la même chose dans la vie en général, et c’est un vrai honneur pour un coach d’en être le témoin !
Alors que pensez-vous du coaching, est-ce vraiment un effet de mode ? Était-ce ce que vous imaginiez de ce métier ? Pensez-vous y faire appel un jour ? J’ai vraiment hâte de vous lire ici en commentaire ou sur Instagram sur ce sujet qui me tient beaucoup à cœur !
Envie d’aller plus loin et découvrir l’auto-coaching ? C’est offert et c’est juste ici !
C’est vrai que le coaching est mal connu. C’est indispensable je trouve d’avoir une oreille neutre et sans jugement lorsque l’on fait face à un projet pro. Une personne qui ne nous connait pas et qui saura poser les bonnes questions, nous obliger à se remettre en question, pousser plus loin une réflexion.
C’est très juste merci beaucoup pour ce partage ! La raison pour laquelle on reste souvent coincé avec son problème c’est qu’on tourne en rond avec le même jeu de solutions qui ne marchent pas. Le coach a toute une panoplie pour faire chercher ailleurs ces solutions et débloquer le sujet ! 🙂
Coucou ton article était super intéressant, je pense en effet qu’il est super important de définir ce qu’est le coaching et ce que ça n’est pas.
Je n’ai encore jamais été coachée, mais j’adore écouter ou lire des podcasts ou article de coach, je trouve que c’est passionnant.
J’aimerais bien être coachée un jour, mais pour cela il faut un budget, que je n’ai malheureusement pas :'( Alors en attendant je remercie les coachs qui fournissent en partie du contenue gratuit (comme toi par exemple avec la newsletter :p) qui permettent de s’autocoacher tout seul 🙂
Olivia merci à toi pour ton commentaire. Il est vrai que le coaching a un coût, souvent justifié vu le bénéfice et le gain de temps retiré mais un budget est un budget c’est certain ! Et c’est parce que nous sommes avant tout passionné par le bien être et l’humain que beaucoup comme moi choisissent de mettre à disposition du savoir… Et je salue aussi les personnes comme toi qui travaillent sur elles à la hauteur de leur moyen, je suis probablement idéaliste mais cela me donne l’impression que chacun contribue à faire le monde un peu meilleur 🙂
Hello Farah, je pense que le coaching c’est un peu flou pour pas mal de monde (moi y compris parfois) parce que comme tu le dis on voit pousser des « coachs » partout sans trop comprendre le pourquoi du comment. Je rencontre pas mal de gens qui sont des « coachs » mais qui derrière n’ont rien de plus que sentis le filon où se faire de l’argent et exploiter les attentes ou questionnement des autres.
Je suis en pleine recherche pour me faire accompagner sur mon business j’ai d’ailleurs un rdv lundi.
Je pense que trouver un bon coach ou plutôt son bon coach, pour moi on est pas tous réceptifs de la même façon aux accompagnements qu’on peut nous proposer, c’est comme trouver un bon médecin. C’est quelqu’un qu’on fait rentrer dans sa vie ou son business donc il faut prendre le temps de bien choisir avec qui on souhaite avancer.
Hello Élise ! Tout d’abord bravo pour ta démarche, j’espère que ton rdv s’est bien passé 🙂 clairement il y a des profiteurs partout, mais heureusement ce n’est pas tout, ensuite tu le dis très justement il y n’y a pas un bon coach mais son bon coach, c’est une relation qui repose particulièrement sur l’intuitu personae , et en même temps cela permet aussi de se dire que la compétition n’existe pas réellement 🙂
Génial cet article ! Déjà, pour le côté historique, car j’avais beau me douter que ça venait du sport, je n’avais aucune idée de comment ça avait pu évoluer ensuite, mais aussi car ta définition est top ! Je pense avoir la même sans y avoir beaucoup réfléchi, mais j’avoue aussi en avoir une image peu glorieuse, effectivement suite aux nombreux charlatans sur internet (ou peut-être pas si nombreux, mais bien visibles partout en tout cas). Tu réussis vraiment à donner une image positive de la profession qui, je n’en doute pas, a de nombreux professionnels au top. Pour ma part, je ressens plus le besoin d’expliquer mon passé (psy donc) mais je ne barre pas la route à un éventuel futur besoin de coach. J’attends de voir ce que me réserve la suite 🙂
Valou merci beaucoup d’avoir partagé ton ressenti, et surtout je suis heureuse de contribuer à propager une belle image de ce métier 🙂
Je comprends tout à fait ton point de vue, selon la période et nos besoins un coach ou un psy seront plus à propos, ou complémentaires parfois même. Par exemple en ce moment j’ai choisi la psy pour travailler sur mes projections etc en tant que coach vis à vis de mes coaches, mais je me fais coacher pour mettre en place mon entreprise plus rapidement et plus efficacement 🙂
Merci pour cet article ! J’hésite à faire appel aux services d’un coach pour un accompagnement de business, mais ça reste parfois un peu flou… Ton article me permet d’y voir plus clair !
Adélaïde merci beaucoup pour ton retour, très heureuse que cela ait pu contribuer à éclaircir le sujet 🙂 Il s’agit d’un véritable partenariat/collaboration entre le coach et son client. Aussi le meilleur moyen pour chacun.e d’évaluer la pertinence de la collaboration, c’est d’échanger de vive voix pour voir si ça matche. C’est pour cela d’ailleurs que j’organise systématiquement des coachings découvertes 🙂 N’hésite pas si tu as besoin de plus d’infos, à bientôt !